Défense contre 2C et 2P Muiderberg

Le Muiderberg, également connu sous d’autres noms, ce sont ces ouvertures faibles de 2C et 2P faites avec des bicolores: 5 cartes de la majeure annoncée et 4 au moins (ou 5, selon les versions) dans l’une ou l’autre des mineures.
Cette convention a suivi le parcours classique de toutes les conventions: d’abord on s’en est moqué en la décrétant stupide, suicidaire ou puérile; ensuite, on s’en est méfié: enchère de tricheurs, qu’il fallait absolument bannir. Enfin, on s’en est glorifié: par un effet boule de neige, tout le monde ou presque l’a adoptée pour être à la page, en se demandant comment on avait pu vivre sans.
Puisqu’on est nombreux à vivre avec, il faut aussi penser à vivre contre, c’est à dire à prévoir un mode de défense pour quand l’adversaire s’en sert.
La 1e idée est de se dire que le Muiderberg ressemble assez au banal 2 majeur faible et qu’on pourrait lui appliquer simplement la même défense. Ce n’est pas ridicule mais on peut se dire que ce n’est pas tout à fait adapté, surtout pour le contre d’appel. Le principe qui sous-tend tout contre d’appel est de chercher à choisir comme atout une couleur autre que celle ou celles de l’adversaire. Quand il en a annoncé une, on explore logiquement les 3 autres; quand il en a annoncé 2, on devrait se focaliser sur les 2 autres. Si jamais il en a annoncé 3, le principe commence à atteindre ses limites! En tout cas, faire un contre d’appel de 2C qui annonce un bicolore, pour demander au partenaire de choisir entre 3 couleurs, a un petit air illogique. C’est ce qui a conduit à bâtir la défense spécifique décrite ici.
L’idée de départ est de pouvoir se manifester avec chacune des 3 autres couleurs, avec un bicolore supposé (ou espéré!) inverse, et avec des mains lourdes régulières, tout en gardant la possibilité de pénaliser l’adversaire avec ces dernières.

Sur 2C (=5C+4T/K)
contre: intervention à P ou régulier (15-17 ou 21+)
.       2P: non forcing (Pass or correct)
.       2SA: relais
.            3T= régulier
.                 3C= Stayman
.                 3P= 5 cartes
.            3K= 5P-4K
.            3C= 5P-4T
.           3P= unicolore P, mini
.           3SA= unicolore P, non mini
.       3P= barrage, 5 cartes, supporte 3SA si régulier
2P= 4P-5T/K
.       2SA= demande la mineure
2SA= 18-20 régulier
3T,K= naturel
3C= recherche d’arrêt (ou gros unicolore…)
3P= naturel
4T/K= 4P-5T/K (trop fort pour 2P)

sur 2P (=5P+4T/K)
contre= régulier (15 et plus)
.       passe
.       2SA= sauve qui peut (régulier ou unicolore T)
.       3T= Texas K
.       3K= Texas C
.       3C= Texas T
.       3P= Stayman (4 cartes à coeur)
2SA= 4C-5T/K
.       3T= Pass or Correct
3T,K,C= naturel
3P= recherche d’arrêt (ou gros unicolore…)
4T/K= 5C-5T/K

idem en réveil (en reculant de 2 points les zones régulières)

2 réflexions à propos de “ Défense contre 2C et 2P Muiderberg ”

  1. Bonjour,
    Cela m’a l’air très bien mais vous n’avez pas le reste des développements? Sur le X-2SA relais – 3T régulier. On ne sait toujours pas si le partenaire est 15-17 ou 21+ Comment faites-vous la différence?
    3P des P mini ou 3SA des P non Mini, cela se situe dans quelle fourchette?
    Merci pour vos précisions.
    Michel

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    • Toutes ces défenses contre des conventions plus ou moins exotiques sont volontairement succintes et constituent un canevas qu’on peut éventuellement peaufiner. Le mode d’utilisation recommandé est d’en avoir un exemplaire dans la poche, de ne surtout pas les mémoriser toutes, de les relire chaque fois qu’on rencontre un adversaire contre lequel on en aura besoin et de s’en réimprégner en 1 minute.
      Après 2C x – 2SA – 3T on peut effectivement avoir une main régulière dans l’une ou l’autre des 2 zones mais comme le relais à 2SA provient déjà d’une bonne main (au moins de quoi jouer la manche en face d’une intervention à pique pas trop minimum), d’une part il arrivera rarement qu’on ait 21 et plus et d’autre part on pourra alors, sans réel danger, en remettre une couche plus tard pour indiquer ces réserves (par ex. 4SA au tour suivant).
      Pour le seuil entre les interventions mini ou maxi à pique, cela dépend du style d’intervention de la paire; disons que maxi ce pourrait être une dame ou un roi de mieux que ce qui aurait constitué le minimum pour intervenir, par exemple maxi à partir de 15H 5332 ou 13H 6322.

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