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BBO, bridge, bridge en ligne, coronavirus, roquibridge, tournoi par paires
Sweet ou pas en cette période trouble, cela dépend des goûts. L’épidémie est un terrible épisode qui, au mieux, change les habitudes de chacun quand ce n’est pas bien pire. L’impact sur la pratique du bridge est dérisoire en comparaison de celui sur l’ensemble des activités mais je ne suis pas là pour parler d’autre chose. Pour quelques semaines ou mois, toute pratique du jeu en communauté a cessé, plus de compétitions dans les salles qui les accueillaient, plus de tournoi de régularité dans les clubs mais l’homme ayant une grande capacité d’adaptation, les joueurs ont fait différemment. La première solution est bien sûr l’abstinence en attendant des jours meilleurs. On ignore si les compétitions reportées seront reprogrammées ou comment le classement sera adapté mais finalement, ce n’est pas très grave, les joueurs pourront un jour reprendre leur rythme de croisière et je doute qu’ils aient vraiment envie de rattraper le temps perdu en faisant 2 fois plus de compétitions pendant une période de reprise. Les PP et PE passés à l’As, ce sera la même chose pour tout le monde et au bout de quelques mois, personne n’y pensera plus. Si quelques-uns des multiples titres à décerner chaque année n’ont pas de lauréat, ce ne sera qu’un trou d’un an dans le palmarès et ce sera réparé la saison suivante. Plus inquiétant est le sort des clubs et des personnes qui vivent professionnellement du bridge. Mais beaucoup ont fait preuve d’ingéniosité en profitant de l’aubaine que constitue le jeu en ligne, chose qui aurait été impossible 30 ans plus tôt. Essentiellement avec les services de BBO, il a été possible d’organiser des substituts de tournoi où chacun joue de chez lui. D’après ce que j’ai pu constater, l’affluence moyenne sur BBO a subitement bondi, de quelque chose comme 10000 à 30000 utilisateurs simultanés, ce qui a obligé l’hébergeur à procéder à un upgrade matériel. Il s’agit de satisfaire tout le monde, le prof qui voudrait continuer ses cours en mode non-présentiel, le gérant de club qui a besoin de faire des recettes pour ne pas être poussé à la faillite et le joueur lambda qui veut jouer d’autant plus qu’il a du temps libre, confiné à domicile, et qui est disposé à payer pour un tournoi , ce qu’il a l’habitude de faire en temps normal, et qui ne voudrait pas que son club ait mis la clé sous la porte quand il pourra enfin y retourner. Alors l’ingéniosité est sans limite, organiser des tournois payants sur BBO, réservés ou non aux membres d’un certain club, avec un système permettant aux clubs de percevoir directement les droits d’engagement, y ajouter des services (relevés de donnes, commentaires, bourse aux partenaires, points de fidélité, etc…). Cela dépend des initiatives personnelles ou de l’encadrement des fédérations, la FFB semble vouloir tout prendre en main et redistribuer ensuite les recettes; aux USA, les clubs sont pro-actifs et imaginatifs mais rien n’empêche ailleurs un organisateur ingénieux de prendre des initiatives. Au niveau national, il y a déjà, en tout cas aux USA, des compétitions sur BBO destinées à combler le vide de celles qui ont été annulées, par exemple, le national de Columbus qui aurait dû se tenir fin mars. Ce n’est qu’un ersatz mais les idées fleurissent tous les jours, pour assurer le maximum de régularité au jeu en ligne où chacun, seul chez lui, pourrait avoir des tentations coupables: visio-conf, skype, caméras et micros entre 2 adversaires comme s’ils étaient à la table, du même côté du paravent; il est, par exemple, question d’une application de téléconférence appelée Zoom, dont je ne connais rien mais qui serait riche de nombreuses fonctionnalités.Reste à savoir, ce qu’il adviendra quand, on l’espère un jour prochain, le virus se sera dissipé; si les joueurs reprendront leur habitudes anciennes ou s’ils auront pris goût à de nouvelles.